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قصائد مترجمة

13/07/2017 - 12:33:03 pm
ديوان حين تبكي مريم باللغة الفرنسية

Bougdal Lahsen

Mariam Michtaw²i

Quand Mariam pleure

Poèmes Traduits de l’arabe

Par Bougdal Lahsen

1-Pourquoi je t’aime ?

 

Quand se répand la nuit

Des cavités des mers

Elle ressasse ton nom

Puis toutes les merveilles de l’amour se révèlent

Les versets de la rupture se déploient

Les lampes ricanent

Un instant

Puis elles pleurent

Sur l’épaule des chemins.

 

Pourquoi je t’aime ?

Est-ce parce que tu es la révélation et son contraire

Ou parce que tu es ce poème proche de Dieu ?

Ou parce que tu es un point dans l’univers

Nul chemin pour y accéder ou y revenir…

 

Pourquoi je t’aime ?

Est-ce parce que tu m’as offert telle une offrande à l’herbe

Et tu as clamé mon humanité sur tes mains : (vous voulez dire : « sur tes mains »/ ou « grâce à toi » ?

J’ai décédé en prononçant ma shahâda

Tu es l’unique amoureux

 

Pourquoi je t’aime ?

Est-ce parce que tu as éclairé l’aube

Avec mes pierres ?

Et tu es parti avec l’éclosion du premier bourgeon

Dans la matrice de la cruauté

Pourquoi tu es parti…pourquoi ?

2- Je continue seule

 

Je me suis retiré un instant

Dans ces yeux chauds…

Alors que je conversais

avec la rosée douce

S’y dissimulant

Et je badinais avec un petit arc en ciel…

Pourquoi tu t’es retourné ?

Et tu m’as laissé

Partir seule…

Et ce chemin-là est silencieux…

Et long

3- A distance d’une civilisation

Comment je t’ai promis ? (vous voulez bien dire promis ?)

Et l’ombre de tes yeux

A distance d’une civilisation de moi

Comment ?

De sa lourdeur le couchant

Somnole entre tes paupières

Se réveille un instant

Pour me récriminer…

 

Il me récrimine

Alors que mes larmes tissent pour lui

Avec leurs fils lumineux

Une toile d’araignée

Comme chemin…

Un chemin esquissant ses premiers pas

Entre le réel et l’impossible…

4- Entre deux roses

La blanche :

Dors calmement sur l’épaule

D’une brise..

La mort dans les tempêtes

N’inquiète pas l’hiver ( vous voulez parler de la saison : « Hiver » ou alors « la pluie »

 

La rouge :

Quand je m’absente

Ne pleure pas

Contemple l’herbe

Et ses petites fourmis

A ce moment là, le temps passe vite

Et nous nous rencontrons entre deux vérités

Un peu

Pour remercier le ciel

5- la saison des pommes (est-ce bien ça ?)

 

Je t’attends et tu ne viens pas

Après le passage de toutes les saisons du désespoir

J’attends la saison des pommes

L’automne est compagnon du devoir

Il peut t’aliéner avec la pomme d’Eve

Verte ou rouge

Aucune différence

Tant que tu pèleras le souvenir

Tu rongeras mon attente

Tu suffoqueras de mon embrasement

Jamais tu ne dévoreras

la faute de notre grand amour…

6- Amour

 

Mon amour pour toi

Un mysticisme dans les moments d’absence

Et la résurgence de l’impossible…

Dans la mémoire.

7- Manque

 

Dans l’ombre de mes longs cheveux

Je cours pieds nus

Derrière ses mèches

Là où les emporte le vent

Je pensais…

Je pensais que tu étais le vent…

Dis-moi…

Comment tu as contrarié

La fleur de Gardénia enfouie

Dans mes cheveux ?

8- la levure de l’absence

 

Ensemble nous avons pétri la levure de l’absence

Comment tu oses me laisser affamée ?

Comment murit le souvenir

Et la coupe des larmes est grande

Et le chemin est long…très long

 

Ensemble nous avons pétri la levure de la séparation

Reviens…reviens mon amour

Dans l’absence…

Toutes les choses…

Toutes les choses…

Perdent leur intérêt

Hormis le sel de tes mains

Et le goût du sucre en poudre…

9- Je t’aime davantage en temps de guerre

 

En temps de guerre

Je t’aime…

Je t’aime davantage

Notre baiser a faim

Le badinage de la rencontre est rouge

Et toute étreinte

Dernière étreinte

Mon mal est un obus

Toi mon martyre brun

Notre amour

Explose chaque jour

Nos petits épis grandissent

Je t’ai toujours aimé

Et en temps de soulèvement

Je t’aime..

Je t’aime davantage.

10- révolte d’un amour

 

Me voici me révoltant contre ton amour

Avec les eaux de l’oubli, je m’apprêtais

à pourchasser ton souvenir

J’avorte notre baiser

A son septième mois

Comme les enfants, je me révolte contre nos habitudes

Je troque une tasse d’expresso

Contre le cappuccino habituel

Je courtise l’étrange violette

Et je sermonne l’orchidée de la vie…

Et je casse tous les disques de l’amour

Et je chante sur les rythmes mensongers du journal du soir…

Et je me querelle avec la lune

Je l’accable et l’insulte

Je brise tous tes cadeaux

Sur la tête de son romantisme

Et je me révolte contre l’univers

Et je tourne et je tourne

Jusqu’à m’évanouir

Dans tes bras

Et à force de fatigue et d’amour

Je m’endors.

11- Attente

 

Quand ton printemps étale ses tributs

Je m’agenouille pour ta pureté ma mère…

Je hume l’odeur de tes mains

Et je pleure l’absence…

Elle est où la justice ma mère ?

Comment tu me mets au monde sur ton herbe verte

Et tu m’emmaillote avec des violettes et des orchidées

Et tu m’allaite avec la rosée des jasmins

Et je grandis

Pour chasser quelques-uns de tes papillons

Et aujourd’hui…aujourd’hui

J’ai trahi le printemps ma mère…

Et je suis partie…

Et ton printemps résigné continue à se déployer

Et tu continues à m’attendre dans le silence…

12- la mariée

 

Je suis la mariée morte

Je me souviens…

Je me souviens…comment tu m’as enterrée aujourd’hui

Et tu m’as enterré avec ma mantille (est-ce bien d’un « habit » que vous parlez )

Mon cœur jeté sur ma tombe

En disant : je vais te ressusciter

Et j’ai inhalé la terre des oliviers

Et la lampes à huile s’enflèrent

Au seuil de la nuit

Et le chemin est perdu…(vous voulez dire : perdre son chemin ?)

Je suis la morte mariée

Je me souviens

Comment tu as recommandé à l’étranger de laver mes longs cheveux

Avec le parfum de l’instant

Et la pluie s’abat

Larmes de verre

 

Et quand tu es revenu…

La porte de la tombe était ouverte

Et l’ange de la mort d’attendait

Une lettre dans la main

Noté dessus :

Perdue…

Le ciel comme la terre

N’intercède pas pour les amoureux.

13- demain

 

Demain tu engendreras la mort

Sur une mare de sang

Et tu te confieras à la vie en guise de souvenir

 

Demain tu engendreras l’absence

Et tu te vêtiras de la déception

Et le malheur s’assoupira sur sa poitrine

 

Et les larmes se contorsionnent

De son sein

Annonçant le début d’une vie diluvienne.

14- la prière d’une femme syrienne

 

Je suis une femme…dans mes entrailles deux jumeaux

Que je porte depuis trois ans

Je les ai nommés : la douleur et la faim…

Si j’avorte de l’un

L’autre me tue…..

Condamnée à les porter à vie

Trébuchant sur le temps

Le dos contre le mur de la grande mosquée d’Alep

Et je prie…

Sans répit

Et je sanglote de douleur devant l’église de la vierge

À Lattaquié et je prie…

sans répit..

Sans répit.

15- dans le camp de concentration

 

Je l’ai aimé

Dès le premier instant de notre souffrance

Dès le premier coup de fouet

Dès la première merveille ?? Est-ce qu’il s’agit du merveilleux ?

……………………

----------------------------------------

ROSES (jouri ??? je ne trouve pas ce mot, de quoi s’agit-il ?)

Nous sommes liés de nos langues

J’ignore comment nous avons prononcé

Le miracle de la seconde résurrection

Et nous avons répété

La quintessence des paroles de la révolution

Nous sommes libres

Nous sommes libres

Nous sommes libres.

16- la fête des mères

 

Quand la fête des mères arrive

Et tu n’es pas avec moi…

Le printemps refuse d’advenir…

Les roses étouffent leurs petits bourgeons…

Quand la fête des mères arrive

Et que ta sœur m’offre un cadeau…

Je vois tes cadeaux enterrés

A chaque fête à venir

Mon petit…

Mon instant est lacunaire…

Et je suis absente…

Absente..absente

Je ne me manifeste que par ton amour.

Dis-moi…

Comment mon cœur peut supporter

La douleur de ta séparation et le mal de la fête ?

Soit tu reviens ou alors la fête cesse d’arriver..

17- Souvenir

 

Oh toi souvenir

Ne me rappelle pas ce temps

Quand j’avais laissé

Un baiser sur sa porte

 

Et si c’est obligatoire

D’y retourner

Sache que je suis enceinte

De cent graines de cactus

Et que mon accouchement est tragique

Ne me rappelle pas

Et attends le passage

De toutes les saisons de la consolation

Peut-être…peut-être

Que je reviendrai un jour

Me recueillir à sa porte

Et poser sur sa tombe mon dernier baiser.

18- Le coucher de Schéhérazade

 

Schéhérazade préfère la mort

Une seule fois

En train de vivre

Un instant d’amour sincère

En dehors de son climat aquatique…

A la mort au quotidien

Comme le cadavre océanique du coucher….

 

19- la nuit des souvenirs d’hiver

 

J’aime tant partir la nuit des souvenirs d’hiver

Me voici en train de ressusciter toutes nos discussions…

Je me repose à chaque virgule et j’aspire à chaque point…

Je les ressuscite pendant que je ramasse nos petites affaires…

Ta chemise bleue d’été…

Celle que nous avons achetée au marché aux oiseaux…

Je me souviens de la petite fenêtre…

Tu m’as demandé ce jour-là…

Pourquoi tu m’as choisi une chemise bleue avec un dessin de fenêtre…

Tu savais…

La fenêtre pour contempler un cœur aux quatre saisons chaudes…

Des oiseaux de toutes les espèces s’y déversent…

Et t’apprennent le chant et le vol…

Le retour à mon nid chaud au coucher…

Et ta chemise rouge…

Tu l’as choisi comme voile…

Depuis ce jour-là

Je pose mon maquillage

Pour teinter les larmes…

Mais tu es parti

Avec ta chemise blanche…

Tu es parti…et tu m’as laissée le chercher tous les jours

Dans tous les coins de notre demeure fêlée…

 

 

20- les petits souliers

 

Me voici entrain d’étreindre tes petits souliers

Et je marche avec derrière ton souvenir

Ils me transportent vers la saison de la chaleur et de la tendresse

Et je ressens à nouveaux des douleurs obstétricales

Et j’attends

Et l’heure ne vient pas

J’attends

Un jour

Un mois

Un an

Une éternité

Et les douleurs obstétricales s’accentuent

Le temps passe

Et tes petits souliers m’étreignent.

21- le pont

 

Je porte un peu de sel

Et je porterai un broc d’eau

 Et je te retrouverai sur le pont

Je te laverai les mains

Tu me porteras sur tes épaules

Et nous traverserons ensemble vers la vie.

22- Mémoire

 

Je mettrai le feu à ma mémoire

Je n’en veux plus

Mais

Je surveillerai de loin les cendres s’envoler

23- comment vais-je supporter l’arrivée de la fête ?

 

Dis-moi comment vais-je supporter l’arrivée de la fête ?

Je laisserai ma longue chevelure

Dissimuler les lumières de la ville…

Et je hurlerai à la face de chaque nouveau jouet…

Et chaque vitrine décorée…

Je giflerai chaque arbre s’érigeant devant moi…

Et j’arracherai les cloches…

Et je m’immolerai au milieu des grandes places

Ah mon petit…

Pourquoi tu m’as laissé

Déchiqueter les habits des prochaines fêtes…

24- le temple

 

Je me suis endormie

Le rêve a commencé

Je marchais avec la crainte

Que mes pieds me trahissent

Lors de ce voyage

Le voyage des mages

 

Je me suis prosternée…je me suis prosternée

En priant

Comme une terre assoiffée

J’ai tourné autour de ton temple

J’ai pris mon dernier dîner

A bord de ton embarcation

Je comptais les minutes de mon chapelet

Perle après perle

J’ai tellement espéré que ça dure

Et je me suis réveillée avec des saisons en partance

A chaque couché

 

Je me suis endormie le rêve a commencé

Mon âme a déployé ses ailes

Et une colombe s’est élevée

Roucoule :

C’est mon amoureux adoré

25- le visiteur

 

Quand tu choisis d’habiter ma folie

Je t’accueillerai comme un enfant gâté

Et te ferai pénétrer dans mon jardin

Pour cueillir tout ce que tu désires

Parmi les rêves de l’enfance

Et je te nourrirai de la galanterie des filles

Le batifolage des rêves rose bonbon

Ensemble nous dessinerons dans l’espace un arc-en-ciel

Qui dépassera les frontières de ton impossibilité

Nous volerons avec les ballons multicolores

Je subtiliserai un peu de tes friandises

Et je ne te les rendrai plus

Non, je ne te sortirai pas du monde de Sésame

De Cendrillon et de la belle et la bête

Et la belle au bois dormant ne se réveillera par un baiser…

Et on ne reviendra pas

Non, on ne reviendra pas

26- Nymphe

 

Sais-tu quand suis-je devenue nymphe ?

Le jour où ta chaude ligne équatoriale m’a touchée

Et le feu a encerclé mon astre

Et je n’ai trouvé devant moi que le plaisir de la plongée

Dans ta mer rouge

Et me voici nymphe de toutes les couleurs

Caressant tes ramifications coralliennes…

27- Adieu

 

Toi l’homme de Lattaquié

Les boulevards de ton triste pays

Ont rassemblé dans tes valises

Ce qui reste

De ses branches calcinées

Puis t’ont fait leur adieu..

 

Et toi

 Comme le reste des morts tu as marché

Et dans ton regard paisible

Une nuit qui quémande la vie

Dans le silence de tes larmes

La plage de Damour (yamour ?)

Suffoque avec chaque vague

Et des embarcations sans destination

Et le port de tous les visages  qui s’y arrêtent

C’est le visage de ma grand-mère

Et toutes les mains sont ses mains

 

Toi l’homme de Lattaquié

Ma grand-mère, avant son voyage

T’as offert

Son amulette blanche..

Pour revenir…

28- Je te fais mes confidences

 

Je me suis détourné loin de la mémoire

Me dessaisissant

De nos moments douloureux

Et j’ai commencé à contempler le ciel

Et nous avons commencé à pleuvoir ensemble

Et ses étoiles ont commencé

A s’ouvrir tels des yeux

Et m’entretenir entre l’assoupissement et le réveil

Et j’ai commencé à marcher vers toi

Dans mon ivresse

En te faisant mes confidences

29- les cérémonies d’Adieu

 

Contraintes par la vie, j’excelle dans les cérémonies d’Adieu

Pour te faire croire que je me porte bien…

Elle m’a appris comment me prémunir de ta douleur

sous le masque de la dentelle

Et comment geler nos attouchements

Et les enterrer dans les gants de satin

Et comment t’aimer en secret derrière mes lunettes noires

Et je continue…

Fière je continue ma marche

dans la direction opposée…

30- Pleurs

 

Sur ma route vers toi

J’ai éparpillé tes feuilles

Et quand on s’est rencontrés

L’hiver a longtemps pleuré

 

 

31- Le café de la mer

 

Quand le destin m’aborde devant le café de la mer…

Je ne rentrerai pas dans le café…

Je choisirai de m’assoir dans un coin sur le trottoir d’en face…

Je ne lui laisserai pas l’occasion de parler…

Je tendrai ma main pour toucher la sienne

Et frapper ensemble à la porte du souvenir…

Nous supplierons l’amour ensemble…

Arrache ton voile mon destin

Et  qu’on pose devant nous une coupelle en bronze

Les passants y jetteront une Lire pour nous…

Son tintement raisonnera au fond de la coupelle…

32- La feuille verte

 

Je suis allée au jardin

J’ai cueilli une feuille verte

Et j’ai commencé à regarder à travers ses trous

Suis-je une fourmi ayant travaillé sa vie durant

Oubliant sa petite taille ?

J’ai vu la mort de fatigue

des petits bossus

et des vieillards qui tètent…

j’ai vu s’envoler des pierres au lieu des ballons

et j’ai entendu la voix du petit Antoni ou Antonio ?

pourquoi tu me lapides ma mère

je ne mourrai pas deux fois…

33- La petite tente

 

La vie trébuche

Et les larmes coulent

Là-bas sur la petite tente

Les vents jouent leur dernière symphonie

L’hiver dans mon pays

Est peureux

Il craint de se noyer seul

Il se protège dans les entrailles des enfants

Là-bas dans la petite tente…

Coulent les larmes

Longtemps, longtemps

Pour que la vie s’endorme

34- Quelque chose

 

Quand tu as touché ma main

Dans mon coeur bat

Quelque chose

Qui ressemble

A un flocon de neige

A l’éclat de l’eau

Quelque chose de chaud

J’ai tellement peu pour lui

Tellement peur de lui

35- Ta petite main

 

Je me souviens de la dernière fois

Quand j’ai contemplé ta petite main…

J’y vu un pont d’ivoire

Reliant la terre au ciel…

Et j’ai vu des yeux d’où coulent des rivières

Qui arrosaient ta main…

Et j’ai vu des petites mains vertes

Y pousser

Et se ramifier sur les branches…

 

Souviens-tu de la dernière fois

Où j’ai posé mon oreille

Sur ta petite main ?

Le fleuve La Tamise chantait

Sa dernière chanson…

Les embarcations étaient ce jour-là

Calmes

Calmes

Ainsi mon petit

Sont les débuts…

 

36-  Quand pleure Mariam

 

Quand pleure Mariam

Le jardin redevint sa propre propriété

Je pleure…

La terre arrose ta terre (que voulez-vous dire par ce ver ?)

Et les papillons blancs s’envolent

De ton haut front

Je pleure

Et de tes bras poussent

Les ailes des oiseaux

 

Quand pleure Mariam

Ton visage respirera (que voulez-vous exprimer par ce verbe ?)

Dans l’autre continent

Et pleurera…

Laisse-le pleurer

De ses yeux éclatera

La vie

37- Je ne dors pas

 

(J’)Ouvre ta main (est-ce que c’est un ordre : ouvre ou une action : j’ouvre ?)

Pour que je sente le parfum du jasmin

Je peux dormir…

Le temps est passé avec ses sept spectres

Et la lumière blanche est encore errante

 

Ouvre ta main

Je peux dormir…

Tes yeux continuent

A suer de l’huile

Dans ma nuit

 

Ouvre ta main

Tu y trouveras mes larmes accrochées

Essuie-les

Je peux dormir

38- Antoni..Ne pleure pas

 

Antoni..Mon fils

Est-ce que tu pleures ?

J’entends

Le triste luth

Chanter

Près du ciel

 

Antoni..

Ne pleure pas…

L’ange de l’Éternel

M’a informé

Que je te porterai

Tous les jours

J’accoucherais de toi

Sous la tente

Au marché

Sur l’herbe

Sur la route

Et chaque fois

S’élèvera la voix

du grand tambour BALAK (s’agit-il du personnage mythique ?)

les dieux apparaîtront..

mais la terre

ne connaîtra pas de répit

et le luth continuera

noyé dans sa tristesse

à jouer

tout près du ciel

où vais-je verser mes lamentations…

Nul prophète

Pour m’éclairer ?

 

39-  Que font les enfants dans le ciel ?

 

Est-ce qu’il leur lit

Le propriétaire du café Chabandar

Des histoires

Qu’il rapporte de la rue Al-Mutanabbi ?

Dormiront-ils

Chaque fois que le Shâm éteint sa lumière ?

Jouent-ils avec des pierres

Et construisent les camps ?

Dis-moi au nom de ton Dieu,

Que font les enfants

Dans le ciel ?

40- Bénie soit toute stérile sur terre (c’est bien au féminin ?)

 

Mon poème est une fille damascène

Qui pleut en silence

Été comme hiver

Et les racines de la terre restent insatiables

 

Mon poème est une orpheline bagdadienne

Son âge six doctrines

Violée six fois

Au marché

 

Mon poème

Quel intérêt pour la langue

Si tu es torturé ?

Béni soit tous ceux qui portent une plume

Bénie soit toute stérile sur terre

 

 

 

 

 

 

41- Sur les pierres j’étais assise

 

Sur les pierres j’étais assise

Mon âge ne dépassait pas trois jasmins

J’ai cueilli la blanche

Et je l’ai tâtée dans ma main

Elle a chuchoté dans mon oreille :

Ne me noie pas dans les larmes du Shâm

Je ne l’ai pas écouté

Et je suis parti en répétant

En arrachant son premier pétale

Je mourrai dans un cargo

Je pleure un peu…

Et j’invective un peu la terre

Et j’ai arraché la seconde ;

Non je vais mourir dans un tonneau

 

Sur les pierres j’étais assise

Mon âge ne dépassait pas trois jasmins

J’ai cueilli la jaune

Et je l’ai emmenée dans ma main

J’y vu le visage de ma petite sœur

De sa bouche se répand le parfum de l’essence du jasmin…

 

Sur les pierres j’étais assise

Une violette y a poussée (s’agit-il de cette fleur ou pas ?)

Je l’ai interrogée…

Interrogée sur mon père

Et mon âge

Mon âge ne dépasse pas trois jasmins…

 

42- L’amour est tombé

 

Quand la douleur est intense, on s’en accommode…

Comme l’aveugle invaincu par à la cruauté de la nuit quelque soit sa durée

J’ai vu dans tes yeux la porte d’Ishtar s’écrouler sur la ville…

Et Babel pleurait douloureusement sur tes joues…

J’ai vu le Shâm retirer le jasmin de ses cheveux pour les couper court

Et les jeter avec affliction sur les tâches rouges…

J’ai dit bien des choses dont je ne me souviens plus…

Et qui se souvient du nombre de feuilles chutant quand le vent souffle…

Comment peuvent-ils dire que « l’amour ne tombe jamais »…

J’ai assiégé ta sévérité dans le cheval en bois de Troie..

Mais elle s’est échappée la nuit

Il a fait tomber tout ce qu’il y avait de merveilleux entre nous…

l’amour est tombé..

Sommaire

1-Pourquoi je t’aime ?   3

2- Je continue seule        4

3- A distance d’une civilisation   5

4- Entre deux roses         6

5- la saison des pommes               7

6- Amour             8

7- Manque          9

8- la levure de l’absence               10

9- Je t’aime davantage en temps de guerre         11

10- révolte d’un amour 12

11- Attente         13

12- la mariée      14

13- demain         15

14- la prière d’une femme syrienne        16

15- dans le camp de concentration           17

16- la fête des mères     18

17- Souvenir       19

18- Le coucher de Schéhérazade               20

19- la nuit des souvenirs d’hiver                21

20- les petits souliers      22

21- le pont          23

22- Mémoire      24

23- comment vais-je supporter l’arrivée de la fête ?        25

24- le temple     26

25- le visiteur     27

26- Nymphe       28

27- Adieu             29

28- Je te fais mes confidences    30

29- les cérémonies d’Adieu         31

30- Pleurs            32

31- Le café de la mer      33

32- La feuille verte           34

33- La petite tente           35

34- Quelque chose          36

35- Ta petite main            37

36-  Quand pleure Mariam           38

37- Je ne dors pas            39

38- Antoni..Ne pleure pas            40

39-  Que font les enfants dans le ciel ?    41

40- Bénie soit toute stérile sur terre        42

41- Sur les pierres j’étais assise  43

42- L’amour est tombé  44

 

 

 

 

 

 


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